Mon incroyable vie de prof!

Bonjour chers lecteurs. Quel plaisir de vous retrouver et de vous raconter des anecdotes toutes aussi croustillantes que l’année passée. On aurait pu croire que les vacances allaient calmer, assagir mes adorables élèves. En mon for intérieur, je pensais qu’ils allaient profiter de ces quelques semaines de repos pour mûrir un peu et pourtant, trois semaines seulement après la reprise des cours, ils font déjà parler d’eux. Tous ! Les troisièmes, les secondes, les premières et à mon grand désarroi, les terminales parmi lesquels, Kévyn !

Oui, Kévyn est de retour pour sa troisième et dernière année, espérons-le. À moins que ce ne soit la quatrième ? Aurait-il redoublé ?

Bref, Kévyn is back ! Il est maintenant en terminale et il a bien grandi…ou pas. Tout dépend de la définition que l’on souhaite accorder à ce verbe. Si on parle de la taille, effectivement, il a poussé comme un champignon. En revanche, il est loin d’avoir mûri. À mon grand désespoir. Aujourd’hui encore, je ne sais pas si je dois rire ou bien pleurer. Il est vrai qu’il a joué pas mal de tours depuis son arrivée, mais voyez-vous, j’avais VRAIMENT espéré qu’à dix-huit ans ou presque ou plus, les enfantillages étaient terminés. PAS DU TOUT ! C’est tout le contraire. Vous voulez connaître l’histoire ? Je vous en prie, lisez. Installez-vous confortablement, de préférence sur une chaise ou mieux sur un canapé avec accoudoir, précaution nécessaire afin de ne pas tomber des nues.

Un vendredi, début d’après-midi. Dernière séance avant que les élèves partent en stage. Fin de séquence. Évaluation ! Ils sont contents. C’est un euphémisme, mais ils étaient prévenus. L’heure se passe à peu près sans encombre même si les garçons (il n’y a que des garçons dans cette classe, fort heureusement, des filles n’auraient pas survécu à moins d’être aussi immatures) bavardent un peu (normal pendant un devoir sur table , on discute pour ne pas s’ennuyer) et boivent leurs bouteilles de fanta (c’est meilleur pour la santé, n’est-ce pas?). Jusque-là, en mettant de côté les pipelettes et la boisson gazeuse et sucrée, tout va bien, dirons-nous. Quelle raison aurais-je de me plaindre, après tout, ils font le contrôle. Ils le font, certes, mais assez vite. Au bout d’une demi-heure, si ma mémoire ne me fait pas faux bon, la moitié des élèves a terminé_et au bout de quarante-cinq minutes, la classe devient un zoo. Oui, un ZOO avec un Z majuscule. Un singe est entré dans la classe, je ne m’en étais même pas rendu-compte. Un singe appelé Kevyn !

Allez, j’explique mieux ! Au bout de trente ou quarante-cinq minutes , Kévyn a fini. Débarrassé de son lourd fardeau et après s’être bien désaltéré (les évaluations assoiffent) c’est tout naturellement qu’il se met à interpeller ses camarades et à imiter le bruit du singe, joignant également le geste à la parole. Mes amis, quelle magnifique imitation ! Un tonnerre d’applaudissements pour Kévyn ! Bravo Kévyn !!!!

Je reste, à mon bureau, un peu désemparée, hésitant entre rire, pleurer ou bien appeler la fourrière.


Et vous, comment auriez-vous réagi?