Chapitre 5: ça se plante les gnocchis?


Ah Kévyn ! Cher Kévyn ! INCROYABLE Kévyn ! Si tu n’existais pas, on devrait t’inventer. Que ce soit avec tes bêtises ou les énormités que tu sors, tu nous fais bien rire.

N’êtes-vous pas d’accord chers lecteurs ?

Cette semaine, la palme d’or de l’anecdote la plus amusante revient à…. Roulement de tambour… Kévyn ! Eh oui, encore lui. Je vous avais dit que ce charmant élève était un trouble-fait doublé d’un comique. Aujourd’hui, c’est la casquette du rigolo de service qu’il a endossé. Enfin, pas exactement, car l’histoire que je vais vous conter maintenant m’a été rapportée par son camarade, Anthony. Bien entendu, une information concernant notre petit clown. Une information surprenante. Une information qui pourrait enrichir les perles du baccalauréat.

Nous sommes en cours de chef d’œuvre. Mais qu’est-ce que c’est que le chef d’œuvre ? me direz-vous. Encore un nom à coucher dehors. On doit réaliser une peinture, une fresque, une œuvre d’art ? C’est de l’art plastique ? Pas du tout. Il s’agit d’une toute nouvelle « discipline » que l’on trouve en lycée professionnel. Il s’agit ni plus ni moins qu’un projet pluridisciplinaire. À moins que ce ne soit interdisciplinaire. Enfin, un projet que nos adorables élèves doivent concevoir et qui réunit plusieurs matières. Une professionnelle et une ou deux générales (français, langue, mathématiques, etc.)

Professeure d’anglais et de français, je me retrouve donc à enseigner ce fameux chef-d’œuvre. Le but est simple et intéressant: créer un jardin afin de l’utiliser pour préparer un repas en fin d’année. Dans cette optique, nous étudions les étapes pour élaborer le cahier des charges.

« De quoi allez-vous avoir besoin pour le jardin ?

— De légumes. Il faudra les planter, madame, répond Juliette.

— D’ailleurs madame, dit Anthony. Vous savez, Kévyn, il m’en a sorti une bonne l’autre jour. »

Je regarde Anthony, presque curieuse.

« Bah oui, il croit que les gnocchis, ça se plante. »

La classe s’esclaffe. Kévyn émet un rire nerveux. Il me semble que c’est nerveux. Tient-il à affirmer cette toute nouvelle découverte.

« Oui, madame, les gnocchis, ça se plante ?!

— Si tu arrives à faire pousser des gnocchis, Kévyn, tu m’appelles.


Ah, cher Kévyn, INCROYABLE Kévyn. Merci d’exister. Merci de me donner le sourire !