Chapitre 3: le râteau


Ah, les amourettes de lycée. Des garçons et des filles qui se tiennent la main, s’embrassent à pleine à bouche dans la cour de récréation, s’assoient l’un à côté à l’autre en classe. L’amour dans toute sa splendeur. Un amour qui dure ou un amour passager. Parfois, trop passager. Levez la main si vous avez déjà été largué par votre partenaire! Dans ma classe, je crois voir celle de Kévyn. Merveilleux Kévyn. Un élève sur qui je pourrais consacrer tout un roman.

Cette anecdote a eu lieu le jour de la rentrée. Cours de français. Kévyn, que j’ai déjà eu l’an dernier en anglais, m’interpelle. Il a une question à me poser, de la plus haute importance, sans doute. Moi, gentille professeure que je suis, je lui laisse la parole.

« Madame, me dit-il. I love you, ça veut bien dire je t’aime?»

Vous imaginez bien sûr, chers lecteurs, mon cerveau en ébullition face à cette question inattendue. S’agissant d’une expression que l’on voit partout, à la télévision ou même gravée sur des tee-shirts, je suis un peu perplexe. Où cette question va-t-elle mener?

« Oui, Kévyn, I love you se traduit bien par  je t’aime .

-D’accord. Et ça s’écrit bien «I – love -y-o-u ?

-Oui.

Alors pourquoi quand j’ai envoyé ce message à Sissi, bon, j’ai peut-être fait une faute, elle m’a répondu « NOPE » ! »

A cet instant, je ris. Je ne peux que rire.

« Tu t’es pris un râteau Kévyn?

-Mais, on sort ensemble!» Répond-il.

Chers lecteurs, j’ignore si vraiment Kévyn sort avec Sissi. J’ignore aussi l’intention de Sissi lorsqu’elle a répondu « NOPE » à Kévyn. Avait-elle compris le message ? Voulait-elle lui signifier que cet amour n’était pas réciproque? Je ne connais pas la suite de cette histoire, mais une chose est sûre, elle a admirablement égayé ma rentrée.

Merci Kévyn!