Cette fois, je peux l’affirmer, les garçons sont des porcs! Désolée, messieurs! Je sais que ce n’est pas le cas de tous jeunes hommes, mais quand je vois une bande de sauvageons dans l’une de mes classes en train de « twerker » comme disent les adolescents, je me pose des questions. Vous avez bien lu. Vous voulez connaître l’histoire? Je vais vous la conter.

Cette anecdote concerne plusieurs élèves parmi lesquels: Kévyn (encore lui), Ryan , Malcom et Joël. Vous connaissez déjà Kévyn et Malcom. Les deux autres sont dans le même moule, si je puis dire. Loin d’avoir de mauvaises intentions, ce sont d’incorrigibles farceurs, assez turbulents, qui ne peuvent s’empêcher d’amuser la galerie, de façon parfois surprenante et repoussante. Comment qualifier un concours de flatulences?

Ce jour-là, nous avions cours dans une salle un peu particulière, située aux ateliers et surnommée «le bocal à poisson». Vous me demanderez, pourquoi donner un tel nom? La raison est simple. La pièce ressemble a un huis clos vitré, mais sans fenêtre pour aérer et une seule pour entrer et sortir. De l’intérieur, une vue magnifique sur les machines utilisées par le lycée professionnel. De l’extérieur, une vue à couper le souffle sur le spectacle orchestré par mes adorables lycéens. À ce sujet, il me semble entendre résonner une légère déflagration. Au beau milieu de la séance, alors que j’aide des élèves en difficulté, concerto pour un pet mineur vient de commencer. Sur le coup, je ne me rends compte de rien. Quelques coups lâchés avec habilité mêlés de quelques rires bien placés. Insouciante enseignante que je suis! Les minutes passent et le concert, dans mon dos prend de l’ampleur. Les détonations s’accentuent ainsi que les ricanements. Alors que j’interroge Hadrian à l’oral, Joël vient se placer près de moi. Il ne voit pas bien le tableau de loin et doit prendre en note des informations nécessaires pour réaliser les activités. Jusqu’à là, rien d’anormal, excepté son sourire et ses petites joues de chérubin toutes rouges. L’innocente professeur que je suis ne comprend pas. Tout à coup, Hadrian s’insurge. Il s’exclame:

«Madame, vous ne dites rien? Il est en train de twerker. Il fait un concours avec Ryan, Malcom et Kévyn.»

Le visage empourpré de Joël s’explique. Un coup d’oeil sur les camarades en question me suffit pour vérifier cette répugnante vérité. Les quatre virtuoses, sans pudeur, ne se cachent pas. Clou du spectacle, ils rient même de leur bêtise. Applaudissons-les!

Je reste, perplexe. Comment leur expliquer que leur attitude n’est absolument pas appropriée? Ils le savent déjà! Enfin, je l’espère, à 15 ans!!!!