Chapitre 1: Sacha, dresseur de Pokemon


Septembre, la rentrée a sonnée! Je rencontre pour la première fois les nouveaux arrivés: les secondes, les troisièmes et toutes les autres classes que je n’ai pas encore eu le plaisir d’avoir. En règle général, les premiers cours se passent sans encombre. On apprend chacun à se connaître. J’explique mon mode de fonctionnement, le matériel à apporter, les règles à respecter. Tout le monde écoute, prend des notes. La phase de test est réservée pour les semaines à venir.

Il arrive cependant d’avoir certaines rentrées, quelques bonnes anecdotes à raconter. Bonne ou mauvaise, j’ai les deux à vous conter. Aujourd’hui, je commencerai par l’une des plus amusantes. En tout cas, c’est sans doute ce que pensait Kévyn, l’auteur de cette «perle» qui mêle appel et douce moquerie.

Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, Kévyn, c’est le rigolo de la classe, le petit farceur, le trouble-fête. Loin d’être méchant, Kévyn est de nature gentille, mais il a ce besoin d’amuser la galerie en posant des questions parfois stupides, si vous voulez bien me pardonner l’expression. J’ai horreur de l’employer, mais c’est malheureusement la vérité. Toutefois, si je peux vous rassurer, je soupçonne ce jeune clown de les poser volontairement. Tel un enfant qui cherche à attirer l’attention, il veut qu’on le remarque. Mission réussie!

Je connais le comique depuis l’an dernier. Lorsque je l’ai retrouvé dans l’une de mes classes cette année, ma première pensée a été « ça promet ». Vous avez bien lu. Pas manqué!

Premier jour avec la classe de Kévyn. Je demande aux élèves d’écrire leur prénom sur un papier. J’aime bien mettre un visage sur le nom de mes apprenants et c’est une méthode qui m’aide bien pour apprendre à les connaître au plus vite. Bref. Ils posent leur écriteau sur le bout de la table pendant que je fais l’appel en même temps. Je veille à ne pas écorcher les noms. La liste défile, on répond présent, jusqu’au moment où j’arrive à SACHA-

«Dresseur de pokemon!» ajoute Kévyn.

Bravo Kévyn, et toi tu es Pikachu. Les élèves éclatent de rire.


Le soir, je rejoins mon compagnon qui est lui aussi enseignant. Il se trouve qu’il a lui aussi, dans sa classe, un SACHA qui a eu droit à la fameuse expression «Attrapez-les tous!»


Vous pouvez avouer. Qui n’a jamais eu d’arrière-pensée en entendant le nom d’un camarade?